Embaumement

L'embaumement, ou un processus de conservation de quelque sorte, fait partie des moeurs depuis les anciens Égyptiens. À l'époque, seulement les nobles et les riches bénéficiaient d'un embaumement ou d'une momification, comme on l'appelait autrefois. De plus, l'histoire démontre que les momies égyptiennes se sont bien conservées pendant des milliers d'années. Au fil des années, la procédure a connu de nombreux changements pour devenir le procédé moderne que nous appelons l'embaumement.

Aujourd'hui, l'embaumement sert à deux raisons principales : accorder une période de temps adéquate entre le décès et l'inhumation pour permettre d'observer les coutumes sociales telles que la veillée du corps et les funérailles, et pour prévenir la propagation de maladies. Souvent, on effectue certaines procédures à des fins esthétiques.

L'embaumement moderne comprend, essentiellement, l'enlèvement de tout le sang et des gaz du corps et l'injection d'un liquide stérilisateur. On pratique de petites incisions dans la carotide ou l'artère fémorale et la veine jugulaire ou fémorale. On injecte le liquide stérilisateur dans la carotide ou l'artère fémorale et le sang se draine par la veine jugulaire ou fémorale.

Si l'on doit pratiquer une autopsie, on enlève les organes vitaux et on les immerge dans un fluide d'embaumement, puis on les remet dans le corps, souvent enrobés d'une poudre de conservation. Si l'on ne pratique pas d'autopsie, l'embaumeur aspire les fluides de la cavité corporelle en pratiquant une petite incision près de l'ombilic (le nombril) et aspirant les liquides biologiques. Au Canada, on embaume la plupart des corps, quoique cela ne soit pas exigé par la loi le plus souvent.

On pratique l'embaumement surtout pour désinfecter le corps et en assurer la conservation. La désinfection est importante pour tous les gens qui doivent faire ce genre de travail, ainsi que pour la sécurité publique de nos communautés.

 Autrefois, la fièvre typhoïde, la malaria et d'autres maladies très contagieuses étaient souvent la cause de décès, ce qui occasionnait un risque élevé pour les directeurs funéraires et d'autres personnes qui entraient en contact avec les corps de contracter la même maladie.

Deuxièmement, la tradition veut que l'on ait une période de visite. Les amis et la famille se rassemblent pour voir la personne défunte et rendre hommage à un membre de la famille ou un ami qui est décédé. Nous consolons la famille qui a subi une perte et nous exprimons nos condoléances.

Sans embaumement, les restes ne seraient plus présentables en peu de temps. Il y a des changements physiques et chimiques qui s'opèrent constamment dans le corps et cela change l'apparence et les qualités que nous sommes habitués de voir. L'embaumement agit comme entrave à ces changements et nous accorde le temps requis pour rendre hommage et offrir nos condoléances.

Lorsque le corps arrive au salon funéraire, on procède à une série de mesures avant que l'actuelle préparation du corps soit complète.

D'abord, le personnel du salon funéraire dépose le corps sur une table d'embaumement en acier inoxydable ou en porcelaine émaillée, un peu semblable aux tables utilisées aux fins d'autopsies. Puis, on enlève tous les vêtements, que l'on remet au plus proche parent ou que l'on détruit, comme on ferait avec toute literie qui accompagne le corps. Ensuite, le personnel du salon funéraire fait un inventaire précis de tous les bijoux que l'on enlève pendant l'embaumement et qu'on remettra sur le corps par la suite.

Il existe différentes méthodes de fermer la bouche. L'objectif principal est que les lèvres se rencontrent de façon naturelle. Si l'on ferme la bouche de façon trop lâche, le directeur funéraire ne peut effectuer une présentation agréable. Si l'on ferme la bouche de façon trop serrée, la partie sous le nez se plisse et il en résulte une expression anormale très évidente de la lèvre supérieure, ce qui fait que le corps semble jeter un regard mauvais sur les gens.

Le directeur funéraire nettoie la surface du corps au moyen d'une vaporisation ou solution désinfectante. Puis, il arrange le corps. Il soulage la rigidité cadavérique (le durcissement des muscles dû à des modifications chimiques) par le fléchissement, le pliage et le massage des bras et des jambes. Puis, le directeur funéraire place les membres dans une position convenable, habituellement les jambes allongées et les bras sur les côtés du corps.

Pour débuter l'embaumement, où il s'agit d'enlever le sang et le remplacer par un liquide à base de formaldéhyde, on pratique habituellement une petite incision sur le côté droit de la partie inférieure du cou. C'est ici que se trouve deux des plus grands vaisseaux sanguins : la carotide et la veine jugulaire. On pratique une incision dans les deux vaisseaux et on insère dans la carotide un tube raccordé à la pompe d'embaumement, tandis que l'on insère un autre tube (le tube de drainage) dans la veine jugulaire.

La théorie de base veut que l'on pompe le liquide d'embaumement dans la carotide et cela fera circuler le sang par les veines et il s'écoulera du corps, aux fins d'élimination. On fait circuler environ 3 gallons (14 litres) d'un mélange de liquide d'embaumement et d'eau dans le corps afin d'assurer la désinfection complète et la préservation. Dans la plupart des cas, cela sera le seul point d'injection du fluide d'embaumement. Il arrive parfois que des caillots et d'autres facteurs entravent la circulation des liquides dans le corps au complet. En de telles circonstances, il faut injecter le liquide d'embaumement à d'autres endroits afin d'assurer que l'embaumement soit complet.

L'embaumement comprend plusieurs autres facteurs qu'on ne peut décrire ici en raison des limites d'espace. Parmi les facteurs que le directeur funéraire doit évaluer avant de pratiquer l'embaumement, il y a le mode du décès, le poids et l'état général du corps, toute maladie, etc. Ces facteurs détermineront la sorte et la concentration des liquides utilisés ainsi que le genre d'embaumement requis pour compléter la tâche. Plusieurs liquides sont additionnés d'une légère teinture ce qui procure une teinte rosée au corps. Cela agit également comme guide pour le directeur funéraire, lui permettant de constater la circulation du liquide ailleurs dans le corps. Ce procès d'embaumement se nomme « embaumement artériel ».

Le prochain pas, qui se nomme « embaumement en cavité », comprend l'application de liquide d'embaumement à concentration maximale dans les organes internes du corps. On pratique une petite incision tout juste au-dessus de l'ombilic et l'on insère une longue seringue (nommée un trocart) dans la cavité abdominale et la cavité thoracique du corps. Le directeur funéraire aspire les deux cavités, enlevant le sang et d'autres liquides biologiques par l'aspiration. On utilise une pompe aspirante commandée par l'eau ou l'électricité pour enlever ces liquides. Puis, on raccorde le trocart à un système d'alimentation par gravité ce qui cause l'insertion de liquide d'embaumement à concentration maximale dans chacun des organes. Il en résulte une désinfection et une préservation avantageuse. Puis, on ferme toutes les incisions au moyen de sutures.

Le directeur funéraire lave le corps avec de l'eau fraîche, souvent additionnée d'une solution savonneuse bactéricide afin d'éliminer les virus et les bactéries. Puis, le directeur funéraire nettoie les ongles, utilisant des solvants pour enlever toute tache des restes et appliquant d'autres produits chimiques pour enlever les squames des mains ou du visage. Le directeur funéraire lave les cheveux, soit avant ou après l'embaumement; on fait habituellement la coiffure après l'embaumement.

On enlève toute souche de cheveux du corps à l'aide d'un rasoir. On enlève les poils faciaux, ainsi que les poils nasaux visibles, de tous les corps, y compris les corps de femmes et d'enfants qui peuvent avoir un excès de poils faciaux en raison de médicaments qu'ils consommaient ou parce que leurs lèvres supérieures ou leurs joues sont couvertes de duvet. On enlève parfois les poils d'oreilles et on enlève ou on taille tout poil facial peu esthétique. Le directeur funéraire doit être prudent lorsqu'il taille les barbes ou les moustaches car s'il enlève celles-ci accidentellement, il peut être difficile de les remplacer convenablement.

La cinquième et dernière étape est l'habillage et la mise en cercueil du corps. Utilisant les vêtements fournis par la famille, le directeur funéraire habille le corps. Habituellement, on utilise un ensemble complet de vêtements, y compris sous-vêtements, bas ou chaussettes, et parfois même des souliers si on le désire. Lorsque le corps est habillé, le directeur funéraire fait des retouches esthétiques du visage et des mains. Habituellement, on utilise un produit cosmétique particulier pour les salons funéraires bien que l'on puisse également utiliser des produits cosmétiques. Voilà où se manifeste le vrai talent artistique du directeur funéraire. C'est grâce à l'application convenable de produits cosmétiques que l'on donne une apparence naturelle à la dépouille. L'utilisation de trop de produits cosmétiques ou de trop peu de produits cosmétiques aura définitivement un effet sur l'apparence du corps. Il faut déterminer la teinte appropriée et ajuster l'utilisation des produits cosmétiques en conséquence.

On termine la préparation du corps en le déposant dans le cercueil et en apportant tout ajustement nécessaire aux vêtements, aux cheveux, aux produits cosmétiques ainsi qu’à l'intérieur du cercueil. Habituellement, cette dernière tâche requiert beaucoup de temps et elle doit être accomplie avec soin, car c'est le résultat de tous les autres travaux combinés. Le directeur funéraire tente de disposer la tête et les mains de façon naturelle et termine son travail en s'assurant que tout est propre et bien agencé.